L’éco-conception : une bonne chose pour votre projet digital

By Gary Gitton|Posted 07 Jun, 2022

L’éco-conception : une bonne chose pour votre projet digital

Introduction

L’environnement est un sujet d’actualité, et les démarches plus respectueuses de ce dernier se multiplient. La transformation et l’impact du numérique sur nos sociétés sont complexes et difficiles à cerner, tant ce dernier est à la fois vecteur des solutions et de défis. 

Ces problématiques sont le cœur d’une réflexion autour d’un “numérique responsable”, dont la finalité est de concilier un numérique plus inclusif, une exploitation des ressources naturelles plus raisonnée avec des services et outils performants.

Découvrons aujourd’hui l’éco-conception, un pilier du numérique responsable.

L’éco-conception, c’est quoi ? 

“L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie” (d’après l’AFNOR, 2004). 

Il s’agit d’une méthodologie standardisée (ISO 14006:2020 ; 14062:2003). Elle combine en réalité plusieurs approches :

  • Centrée sur le produit (amélioration environnementale d’un produit tout au long de la chaîne de valeur, prise en compte des impacts environnementaux)
  • Centrée sur le cycle de vie (de la création à l’exploitation, sans oublier le recyclage)
  • Centrée sur les choix et compromis (coûts, délais, performance, accessibilité…)

Et le numérique dans tout ça ? 

L’éco-conception appliquée au numérique a pour vocation de proposer des nouveaux services numériques, dont l’empreinte environnementale est réduite tout au long de leur cycle de vie.

La notion de service numérique englobe une réponse à besoin particulier, avec une ou plusieurs fonctionnalités. 

Ainsi que l’association des appareils intervenant dans la chaîne, l’infrastructure permettent de relier et de connecter les équipements, et les briques logiciels qui s’exécutent les unes sur les autres.

Les axes de la démarche d’éco-conception 

L’unité fonctionnelle

Le produit ou le service répond à un besoin. Il est composé d’une ou plusieurs fonctionnalités.

L’unité fonctionnelle est la clé de voûte de la démarche d’éco-conception réussie. Elle traduit un acte métier, une unité commercialisée, tout en répondant aux questions “Quoi ? Combien ? Comment ? Combien de temps ?”.

Par exemple : “Acheter un billet de train une seule fois”, ou encore “Stocker 1 To de données dans le cloud”.

Etude du cycle de vie du produit

Toutes les étapes du cycle de vie du service ou du produit sont importantes et doivent être prises en compte.

Prise en compte des tiers

Les tiers jouent un rôle très important dans la prise en compte de l’impact environnemental. Ils sont classés en trois catégories : les terminaux (appareils des utilisateurs), les réseaux (infrastructure permettant la connexion), et l’environnement serveur (machine et contexte de fonctionnement).

Les impacts environnementaux

Cette étude étant coûteuse en moyens, les impacts sont généralement choisis en fonction du service numérique étudié.

Dialogue avec les parties prenantes

La collaboration avec les parties prenantes (interne et externe) permet de révéler et d’actionner les leviers qui permettrons d’améliorer “la performance écologique” du projet.

L’action sur les leviers

Les actions menées dans le cadre de l’éco-conception interviennent dans ces catégories : l’équipement et l’infrastructure, le logiciel, l’usage et la fonctionnalité, et la communication.

Les enjeux 

L’éco-conception répond à son échelle à plusieurs enjeux et défis, posés par le numérique aujourd’hui.

1- Environnemental

La démarche induit une sobriété applicative, qui conduit à des services numériques moins coûteux, tout en prenant davantage en compte le matériel plus ancien, ce qui repousse la durée de vie des appareils et terminaux.

2- Social et territorial

La limitation d’accessibilité d’un service numérique aux équipements les plus récent (smartphone, systèmes d’exploitation, navigateurs, connexion haut-débit) contribue à l’exclusion d’une partie de la population (à l’échelle nationale, internationale et mondiale) et l’illectronisme. Il y aussi une prise en compte en terme d’accessibilité par rapport à certains handicaps qui sont souvent oubliés.

3 – Financier

Une meilleure utilisation du matériel dans son ensemble (des terminaux utilisateurs, serveurs et ordinateurs) permet de réaliser des économies, à la fois sur des frais d’hébergement, mais aussi ceux concernant le renouvellement des machines. S’ajoute à cela la diminution des coûts de développement, car il y a eu préalablement une épuration des fonctionnalités, et la possibilité de capter plus de clients.

4 – Expérience utilisateur

L’éco-conception met aussi en avant une simplicité en terme d’interface homme-machine et d’expérience utilisateur.

5 – Image et référencement

La prise en compte de l’environnement pendant la réflexion et l’élaboration de votre projet peut améliorer votre image. Si avez un projet d’application web avec des problématiques de référencement, suivre les recommandations de l’éco-conception contribue aussi à améliorer votre référencement.

Votre projet digital dans tout ça ? 

La démarche pour mener un projet compatible répondant à l’ensemble des critères d’éco-conception peut nécessiter un accompagnement, tant le processus comprend d’étapes. 

Cependant, rien ne vous empêche de commencer de votre côté. D’autant plus que l’éco-conception intervenant durant l’ensemble du cycle de vie d’un projet, tous les acteurs intervenant dans la chaîne peuvent participer (designer, product owner, architecte, dévelopeur, et même le client).

Voyons quelques pistes à certaines étapes clé de votre projet digital.

 

1 – Développer un logiciel ou un site internet simple.

D’après le livre Écoconception / les 115 bonnes pratiques: doper son site réduire son empreinte écologique de Frédéric Bordage, 45 % des fonctionnalités demandées ne sont jamais utilisées, et 70 % ne sont pas essentielles.

Posez-vous par exemple les questions suivantes :

  • Quels sont les réels besoins pour satisfaire l’unité fonctionnelle ?
  • Est-ce que cette fonctionnalité est vraiment utile ?
  • Que se passerait-il si cette fonctionnalité n’existait pas ?
 

2 – Épurer et améliorer votre expérience utilisateur

Réduire au maximum le nombre d’écrans, le nombre d’étapes, le temps nécessaire à l’utilisateur pour atteindre un objectif donné. Ici, la réduction du temps passé est synonyme d’efficacité, de clients globalement plus satisfait, de réduction de l’impact écologique.

Posez-vous par exemple les questions suivantes :

  • Quelle est l’unité fonctionnelle ?
  • Est-ce que ce parcours est accessible ?
  • Combien d’étapes et d’efforts faut-il pour y arriver ?
 

3 – Privilégier un design simple

Moins d’éléments affichés, à télécharger, à calculer. Une meilleure compréhension de vos utilisateurs. Un design simple répond plus facilement aux critères d’accessibilité.

 

4 – L’approche “mobile first”

En commençant par l’élaboration de votre site ou votre application pour les appareils mobiles, vous vous contraignez à intégrer les éléments les plus importants en premier.

Posez-vous par exemple les questions suivantes :

  • Qu’est-ce qui est essentiel ?
  • Quel est le minimum de technologie nécessaire pour résoudre le problème ?
 

5 -Éviter les calculs côté client et serveur

Cela se traduit par un ensemble de pratiques à adopter, ou à éviter dans la mesure du possible.

Pour le client, par exemple :

  • Envoyer des fichiers source valides, compressés.
  • Éviter de surcharger le site en animation.
  • Éviter les opérations inutiles de manipulation du DOM.

Côté serveur, par exemple :

  • Favoriser les pages statiques.
  • L’utilisation de cache.
  • L’utilisation de serveurs virtualisés.

Conclusion 

L’éco-conception d’un service numérique est une démarche prometteuse, dans la mesure où vous vous engager pour l’environnement, contribuer positivement à de nombreux enjeux, et que cela profite à votre projet, à vos clients et à vous-même.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *